jeudi 26 septembre 2013

Suis-je vulnérable ?



Pas si facile de répondre à cette question; on se croit toujours très fort...
Pour ma part, sans hésiter je réponds : 
Oui, je suis vulnérable comme cette fleur de montagne rare, fragile et protégée qu'est le lys martagon.
Et je vais tenter de m'expliquer.
Pour toi , je propose que tu répondes plus tard.

Paradoxe: si je mets mon orgueil,mes certitudes de côté et que j'accepte de reconnaître mes limites et mes insuffisances, alors il semble que quelque chose se libère en moi comme s'il était nécessaire que je comprenne qu'il ne faut pas en permanence vouloir contrôler le déroulement des évènements de la vie, un espèce de "lâcher prise" en quelque sorte.


C'est l'excellent écrivain, poète et conteur Henri Gougaud qui me dit que:

" pour moins souffrir: ôte-toi de la cervelle que tu as le pouvoir de gouverner. Laisse aux autres cette illusion".

On croit pouvoir tout maîtriser  sa famille, ses enfants, ses amours,son travail,ses amis et même ses ennemis lorsque on en a.

A force , nous risquons bien d'attraper cette maladie que nous appelons le "burn out".
On se brûle et on finit par se consumer.


Si je suis obnubilé par la maîtrise permanente de ma vie, comment puis-je accueillir tout ce qu'elle peut m'offrir que je n'ai pas prévu ?

Courte est la vie- vita brevis- dit Sénèque.

Je revendique ma vulnérabilité.
C'est sans doute plus facile lorsqu'on vieillit et que l'on prend conscience peu à peu de l'éphémère des choses et qu'on a le recul d'une vie.
On devient moins sûr de soi , ce qui peut paraître bizarre, on peut s'adapter à des changements avec plus de souplesse.
Certes , j'ai comme tout le monde quelques convictions mais je suis prêt à en changer si la voie devient sans issue.


Alors es-tu vulnérable toi aussi ?

-titou-

mardi 17 septembre 2013

Epictète, cher ami.....

Une petite pensée d'Epictète ce matin qui me rappelle certaines vérités.

Epicteti Enchiridion Latinis versibus adumbratum (Oxford 1715) frontispiece.jpg

Cette "leçon" en apparence enfantine , ne l'est pas du tout; elle a l'avantage d'être compréhensible par tous, elle nous rappelle qu'il ne sert à rien de vouloir plus que ce que nous pouvons obtenir.
la voici:
Un enfant met sa main dans un pot à ouverture étroite ou il y a des noisettes et des figues; il en emplit sa main tant qu'elle peut en tenir,et, ne pouvant la retirer si pleine il se met à pleurer.
Mon enfant, laisses en la moitié et tu retireras ta main assez garnie......
Tu es, (je suis) cet enfant.
Tu désires beaucoup et tu ne peux l'obtenir;
Désire moins, et tu l'auras. 



C'est bien de rêver, d'avoir des projets, des objectifs....mais ne faut-il point qu'ils restent empreints de sagesse et de raison ?
Il ne sert à rien de courir après des chimères ou des choses inaccessibles à notre situation qu'elles soient physiques, financières, familiales, ou sociales. 
Tout le monde ne peut courir le 100 m. en moins de 10 secondes de la même façon que tout le monde ne peut pas être astronaute ou neurologue ou encore s'offrir une Porsche.
Il faut se faire une raison et ne pas chercher à vivre au-dessus de ses moyens.

Combien de nos compatriotes attirés par les biens de consommation veulent toujours et encore le plus beau , le plus cher ,le dernier cri qui est au-dessus de leurs moyens, qui à la vitesse ou vont les choses ,dans quelques mois sera obsolète et pour lequel on s'endette parfois auprès d'organismes rapaces qui en profitent pour prêter à des taux proches de l'usure  et ainsi satisfaire les besoins des plus fragiles qui veulent ainsi pouvoir se positionner dans la société mais qui pour certains ne pourront rembourser car il y en a d'autres déjà en cours.

Le Bonheur et le Désir ne font pas bon ménage.
le conseil d'Epictète , "Désire moins et tu l'auras" est judicieux et sage.
-titou-

mardi 10 septembre 2013

Reflexion sur un extrait de "Betty"

J'ai fait le choix aujourd'hui de te faire lire un court extrait d'un des ouvrages de Arnaldur Indridason , né en 1961 , auteur Islandais de romans noirs; diplômé en histoire, journaliste et critique de cinéma.



Il me semble en effet que cet extrait résume assez bien ce que un jour ou l'autre chacun(e) d'entre nous au cours de sa vie peut avoir la "malchance" de rencontrer une situation similaire, parce que nous sommes des hommes et des femmes,tout simplement et que la vie est ainsi faite et que peu sont capables de passer au-dessus de ces sentiments là.
Sauf a faire sur soi un travail permanent et à aller avec courage et prudence  chercher au fond de notre âme dans la boue stagnante, dans la gangue et sans complaisance, la perle qui y demeure bien cachée.

Beaucoup de questions et peu de réponses !

Il y a une autre solution qui consiste à ne pas se poser trop de questions.
-titou-


voici cet extrait:

" Je pense à l'amour, au plaisir du sexe. Et à l'égoïsme, à la jalousie et à cette grande montagne qui crache du feu et qui s'appelle la haine.
Quels sont ces sentiments et pourquoi nous gouvernent -t-ils avec tant de véhémence?
Qu'est-ce qui les enflamme?
Qu'est-ce qui enflamme l'amour et la haine? Sentiments si différents et pourtant on ne peut plus semblables.
Qu'est-ce qui vous rend aveugle et qui vous fait vous fourvoyer jusqu'au point de non retour?
Qu'est-ce qui vous conduit à ignorer les signaux de danger, les erreurs, à refuser de voir ou de comprendre ce qu'on ne perçoit que lorsqu'on court à sa perte ?
D'où vient ce grandiose refus ? 
Pourquoi fait-on le choix de ne pas voir les dangers alors qu'ils sont devant notre nez ?
Est-ce que c'est ça l'amour ?
Est-ce que c'est pour ça que l'amour rend aveugle ?
Ces questions se bousculent dans mon esprit pendant toutes ces longues nuits et exigent des réponses que je n'ai pas parce que il me faudrait m'interroger moi-même plus à fond que je ne le désire.
Qui entreprendrait d'examiner sa vie au microscope ?
Qui en aurait le courage ?
Personne ne peut supporter d'aller au fond de soi sans s'apitoyer ou être complaisant avec soi. 
Celui qui dit le contraire est un menteur."


PS:Si tu souhaites lire ses ouvrages ils sont édités chez "Métaillé". la plupart ont reçus des prix prestigieux dans la catégorie des romans noirs.

La cité des Jarres
La femme en vert
La voix
l'homme du lac
Hiver arctique
Hypothermie
La rivière noire.
Betty
Et d'autres encore.....