dimanche 27 novembre 2011

apprivoiser la mort


Ce matin je n'ai pas l'intention de te casser le moral mais au contraire de réfléchir avec toi sur un sujet qui nous concerne tous et auquel nous évitons absolument de penser sauf à y être confronté ; un membre de notre famille, une connaissance, un ou une amie,un animal de compagnie.

comment apprivoiser cette chose programmée dès ta naissance qu'on appelle la mort. On a beau dire mais c'est quand même le sujet le plus important de la vie, et il y a beaucoup de questions et pas beaucoup de réponses.

le philosophe y pense y réfléchit, relativise et finit par accepter.

l'amour de la sagesse , sagesse de vivre, médecine de l'âme sérénité de cette dernière, équilibre du corps........

le plaisir de vivre finit par écarter l'angoisse de la mort et permet de s'y préparer.

comment peut-on vivre heureux en pensant à l'issue qui nous attend tous ?

d'autant que l'on ne connaît pas le temps qui nous est imparti ....chacun le sien.

si tu es croyant c'est peut être plus facile car il y a un projet après la mort mais si l'on pense qu'il n'y a rien après alors il faut que le projet de vie prenne corps très vite sinon pourquoi vivre ?

l'homme serait-il seul, livré à lui même? il me semble que la vie serait absurde .

j'aimerais y voir plus clair les choses seraient plus simples.

je suis conscient de la fragilité de la vie et j'accepte ses vicissitudes.

mais lorsque j'apprends qu'un virtuose ou un génie disparaît de la surface je me dis quel gâchis tout ce qu'il y avait dans cet esprit tous ces talents ...perdus.

est-ce que un animal a conscience de sa mort programmée ou l'homme est -il le seul à avoir cette conscience ?

elle arrive comme une voleuse sans prévenir nous disent les écritures......

ce matin tout va bien et ce soir plus rien ....disparu ! ou alors la maladie arrive, prend son temps, toi tu espères que ce n'est qu'un mauvais moment à passer, mais....mais.....

je voudrais te renvoyer aux magnifiques ouvrages de Christiane Singer et notamment à son dernier qui la concerne directement

" derniers fragments d'un long voyage."

défier la mort en vivant sa vie intensément de façon risquée parfois , pourquoi pas ; c'est en tous cas la réponse et une façon d'apaiser l'angoisse pour certains. mais n'est ce pas une façon de fuir l'échéance en la provoquant et ne pas reconnaître la peur qui nous tenaille au fond de l'estomac ?

en fait, qu'est-ce que la vie? d'où vient la vie ?d'un point de vue biologique s'entend .

selon Pierre-Paul Grasset dans son ouvrage " le darwinisme aujourd'hui" , selon nous (dit-il) " d'une mise en ordre de structures qui, isolées ou laissées dans le chaos, ne seraient rien. il ne saurait y avoir une trace d'anarchie dans les phénomènes vitaux , puisque un déséquilibre même de faible amplitude, se produit, la mort survient."

sans aucun doute un principe anime cette matière comme pour la plante , la fleur, l'animal et l'homme avec pour lui un plus : le raisonnement.

je l'ai déjà dit , (corps-esprit) liés à la vie à la mort.

mais pour un philosophe même en herbe en attendant l'échéance et sans la nier il faut rechercher le bonheur de vivre.

Dans "le diable et le Bon Dieu" Jean-Paul Sartre nous pose la question :

voulez-vous que je vous dise pourquoi vous n'avez pas peur de la mort ?

chacun de vous pense qu'elle tombera sur le voisin !

Saadi dans un très beau livre "le jardin des fruits" nous conseille de ne pas pleurer sur les morts qui ne sont plus que des cages, dont les oiseaux sont partis.

apprenons à la mépriser afin de nous consacrer corps et âme à la vie, à sa vie, au but de sa vie....quel but ? mais le tien ! et le tien n'est pas le mien.

tu vois , la mort est un sujet qui pose plus de questions qu'il n'offre de réponses; mais en attendant vivons pleinement chaque instant.

André Gide a je trouve bien résumé la situation :

" une pas assez constante pensée de la mort n'a donné pas assez de prix au plus petit instant de la vie."


l'un de mes chats, Jules, est entrain de mourir ; le vétérinaire me dit qu'il a un cancer des intestins, il a 13 ans , c'est le plus affectueux, le plus aimant, le plus attentionné. je vois ses forces décliner, je vois dans son regard et à sa façon de s'isoler qu'il sait; il a compris .je l'aime ce Jules et le peu de vie qui lui reste n'a pas de prix; je veux l'accompagner jusqu'au bout il aura des caresses jusqu'au dernier instant. Et ne me dis pas que ce n'est qu'un chat ! je le sais , je relativise et comme philosophe en herbe j'apprivoise aussi la mort , mais ce n'est pas qu'un chat et il ne m'a jamais déçu contrairement à bien des humains.
on dit que seul l'homme a une conscience; que c'est ce qui le distingue du règne animal...parfois j'en doute.

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