jeudi 21 juin 2012

Mémoires...

Sur les méandres de la mémoire.....
D'après un article lu dans une revue il y a quelques mois et une interview de Bernard Croisille chef de service de neuropsychologie à l'hôpital neurologique de Lyon (par J.P. Mari),
Ce serait un peu le "bazar" dans notre cerveau; le souvenir n'est pas comme un livre bien rangé dans une bibliothèque mais plutôt des feuilles éparses posées sur les étagères qu'il faut aller récupérer et remettre dans l'ordre en cas de besoin.
"Pas de souvenir figé, stocké tel quel , mais des éléments dispersés dans plusieurs zones du cerveau."

Ce qui explique que les souvenirs ne sont pas fiables et peuvent évoluer .difficile par conséquent de se fier à un témoignage et à le prendre pour argent comptant.
"Un souvenir peut donc être fragilisé, déformé,réappris."

La mémoire ? pas une , mais des mémoires. informations à stocker, encoder, consolider. Comment ?
" par le sommeil,l'étude ou le récit"
Raconter c'est retenir .
Mais pour beaucoup semble-t-il les mémoires sont fragiles et sensibles au vieillissement,à l'alcool, aux médicaments, à la maladie, aux émotions...



Il me semble que au fil des années de travail sur moi, je suis arrivé à apprivoiser la mort. Je n'ai pas peur, je sais qu'elle est au bout du chemin pour moi et pour tous les vivants.

Ce qui faisait dire avec justesse à Sénèque dans une lettre à Lucilius :"Perds sans regret ce que tu vois périr, puisqu'il faut périr"
Par contre je l'avoue, j'ai peur de me voir perdre les repaires que j'ai patiemment construits. J'ai peur de partir dans l'oubli , j'ai peur de mourir et d'être encore vivant. 
c'est pour cela qu'il faut vivre uniquement le présent . Sénèque , encore lui , l'avait parfaitement compris qui disait:"Hâte toi de vivre et compte chaque journée pour une vie distincte."

jeudi 14 juin 2012

Utopie.



Une nouvelle qui n'intéresse personne , je ne me fais pas d'illusion mais qui pourtant n'est pas anodine à mes yeux.
De plus j'ai conscience d'être trop long , désolé, je n'ai pas été capable de couper.
J'ai appris il y a quelques mois qu'un troupeau de vaches en Haute-Savoie était "traité" informatiquement ; je n'ai rien contre mais j'ai un peu de nostalgie; je t'explique:
80 vaches se font traire par informatique , elles viennent se faire traire quand elles en ont envie; le poste de "travail" siou plait !! affiche le poids, la consommation,analyse le lait, tient la statistique de la production, et de l'état de santé de la bête. il ne manque plus qu'une pointeuse. !!
je vois bien le fanfoué et la Germaine ...la haut dans les alpages de Cordon ; non ils ne feront pas ça ; ils sont peut être arriérés pour ces technocrates mais ils croient au contact, ils leurs parlent; elles ont même droit à des caresses et des tapes amicales sur les flancs. Il n'y a pas si longtemps tout le monde dormait dans la même pièce et ça réchauffait un peu en hiver.
Tu les vois dans un bureau avec une connexion wifi ? Parce que sinon l'ordi ne va pas durer bien longtemps!
mais ou sont passés les bottes -cul ,les seilles, les bidons d'antan ..........
Certes la vie des éleveurs de l'alpe n'est plus la même c'est sûr mais sont-ils aujourd'hui plus heureux qu'avant ? moi , vu de mon côté , je ne crois pas. c'était plus dur autrefois, encore que....,mais il y avait des rites, des rythmes, des veillées en famille...tout ça c'est terminé.
Modernité , je ne suis pas contre mais pourquoi abandonner et renoncer à ce qui a fait la force et la valeur des hommes et des outils qu'ils ont créés de toutes pièces à une époque ou il fallait tout faire et réaliser par soi-même pour le bien de la collectivité et des bêtes.
l'or vert, ces pâturages qu'il a fallu défricher de plus en plus haut dans les alpages avec les difficultés que l'on n'imagine même plus aujourd'hui , liées à l'altitude à la pente , aux intempéries. Dans les alpages ,  je regarde tous ces sentiers que tu utilises aujourd'hui pour ton plaisir , je pense à tous ces hommes qui les ont créés et entretenus de leurs mains depuis des siècles; un travail de titan.!
Et cette capacité à transformer le lait issu de ces pâturages fleuris grâce à nos vaches, .....non , le temps n'est pas le même à l'estive que dans la plaine; ordinateurs et robots n'ont pas bien leur place ici , pour ça.
la nature, les animaux et les hommes qui habitent là respectent les cycles, les saisons et les besoins pas la peine d'en créer un de plus dont on peut se passer.
je dois te paraître rétrograde ,tu as le droit , mais tant pis c'est ce que je ressens et je n'ai pas envie quelles soient "pilotées" à distance; tu crois qu'une vache,un mouton, une brebis, un chien , un chat....... ça n'a pas d'état d'âme ? que sa souffrance lorsque souffrance il y a n'existe pas parce que elle ne parle pas ton langage ?
je défend leur cause; il faudrait peut être leur demander leur avis; déjà qu'on les booste avec je ne sais quels "poisons de compléments alimentaires" pour produire deux fois plus de lait qu'autrefois donc de moins bonne qualité , et vendu à perte par les producteurs .....heureusement que dans nos montagnes le lait par alchimie secrète de plusieurs mois est transformé en une multitude de fromages parfumés et que les pâturages la haut suffisent à leur bonheur. Il faut les voir au temps de l'estive on les sent heureuses à gambader libres et rythmées par le soleil et l'heure de la traite.
Et quand je pense à tous ces outils et objets de la vie courante façonnés par ces hommes, nos ancêtres, en bois pour la plupart je suis admiratif , je les trouve beaux (chacun ses goûts) ; cet art populaire ( populaire n'est pas péjoratif) des montagnes , est une richesse qu'il faut préserver si c'est encore possible.
attention accroches-toi je vais partir en délire avec ma philo à deux balles ,
le problème est bien là avec tous ces objets de la vie courante d'avant, utiles et beaux par rapport à ceux des technologies nouvelles pas toujours indispensables.
Esthétisme , parfait calcul ou réalisation technique, puis pure beauté, pour comprendre
Il s’agit alors d’établir un rapprochement entre la réalité matérielle et l’esprit.
dans un premier temps, l’art n’a été envisagé que comme technique. Il s’agissait d’un savoir faire qui conduisait à la réalisation d’un bel objet. Pour le créateur, il consistait en un pur calcul.
Puis l’art évolue. Il devient l’accomplissement du Beau. Certes, il est l’application d’une technique mais à cela s’ajoute la manière particulière à chaque créateur : son talent, son génie. Il s’envisage alors comme harmonie des proportions, jeux de sons pour les cloches des vaches par exemple, de couleurs ,celles du bois,d'outils, de meubles décorés d'étoiles, de rouelles, d'inscriptions, de dates et patinés par le temps ou jeux de formes dans des objets quotidiens utiles à la vie de tous les jours pour les travaux de l'intérieur ou de l'extérieur.
tu as compris, les vaches, elles n'en veulent pas de l'ordi-robot; elles ont juste besoin de considération et d'amour ;elles ont un coeur elles sont vivantes.
ouf , ça fait du bien !! Si tu as été jusqu'au bout , merci.



samedi 9 juin 2012

Georges B.


 Hommage à l'ami inconnu,

Un petit livre lu récemment, mais pourquoi petit, il n'y a pas de petit livre sauf par la taille peut-être car chacun contient un mot, une phrase, une pensée échappée de la plume de son auteur ou cueillie et transformée qui vient te dire à toi lecteur que c'est juste et que ça sonne clair. Tu es touché au coeur et tu as envie à ton tour de faire passer.

L'auteur , Georges Bogey.

Je ne le connais pas physiquement,mais ce n'est pas important;je sais qu'il habite tout près de chez moi et comme il parle et dit des mots sur des lieux que je connais et sur lesquels je marche presque quotidiennement, je me sens en harmonie car il écrit comme j'aimerais savoir le faire.

Il a du talent , c'est un poète marcheur...je dirais plutôt promeneur. 
Il écrit dans sa tête en marchant comme le faisait Rousseau à une autre époque et pour partie aux mêmes endroits, la région de Thônes et St Jean de Sixt.
les récits vagabonds du promeneur des Aravis sont un petit bijou à l'image des panoramas qu'il regarde et des gens qu'il rencontre. C'est plein d'amour de tendresse de lucidité et d'humour.
Textes à la fois simples et profonds, philosophiques comme j'aime, tirés de la vie, celle qui fait le quotidien des hommes.La vie vécue.
j'aimerais te connaître Georges,
nous sommes nés la même année
nous avons pratiqués le judo
nous aimons les mots
nous aimons marcher
nous vivons près l'un de l'autre
nous avons peut être les mêmes lectures
et sans doute d'autres choses encore....
Mais à moins de te rencontrer je n'oserai pas te déranger.
Tu fais partie des auteurs méconnus du "grand public" et c'est bien dommage mais peut être est-ce mieux ainsi.
J'ai trouvé ton livre par hasard ; hasard auquel je ne crois pas ; je parlerai plutôt de rencontre, sur une table de la bibliothèque ou je travaille bénévolement. 
IL n'est pas "équipé" pour être lu par les lecteurs c'est à dire codifié selon la côte Deway, inscrit sur la liste des ouvrages répertoriés, enregistré dans l'ordinateur, recouvert de plastique transparent et équipé du code barre; le sera-t-il ? sans doute ; je vais m'y employer.
Mais quelle main l'a posé là ?



mardi 5 juin 2012

S'aimer

De la difficulté de s'aimer.....


et oui , s'aimer honnêtement. 
Tu te reconnais une certaine valeur parce que un faisceau de qualités est présent chez toi:




tu sais écouter
tu sais accueillir
tu sais jouir et te contenter des choses simples de la vie
tu sais reconnaître accepter et vivre avec tes ombres
tu sais donner
tu sais accepter que parfois tu ne peux rien faire.
Tu peux t'appliquer à t'aimer mieux en regardant simplement avec "gentillesse" les domaines ou tu te sens le plus en harmonie avec le fond de ton âme.
oh , il ne s'agit surtout pas de performance mais de bonne volonté, de courage, d'honnêteté,d'évolution.
Juste pour te dire : j'ai fait mon possible avec mes moyens et j'accepte mes limites. Je peux me regarder et oui, m'aimer pour pouvoir aimer l'autre.

dimanche 3 juin 2012

La question

Il faut questionner la question....


Après hésitation , pour une fois , je vais parler de ma petite personne.
j'ai 70 ans , peut être un des tweeters les plus vieux,et je ne fais pas de politique. Oh j'ai des idées et des convictions ; mon coeur est à sa place du bon côté !!
Quand je vois des hommes de tous bords intelligents, fins, des cerveaux bien remplis, s'entre déchirer, se battre méchamment parfois, je suis inquiet en me disant que le pire reste à venir.
Je me demande encore pourquoi ils n'arrivent pas à mettre leurs forces, leurs idées,leurs compétences à travailler ensemble pour le bien de la cité des citoyens et de la jeunesse en laquelle je crois.( ou alors je ne le vois que trop bien ,vanité, soif de pouvoir, ego démesuré....)
Depuis bien des années j'ai beaucoup lu et appris sur les philosophes et je continue; leurs idées parfois opposées et contradictoires mais qui permettent à chacun de se forger une opinion et de dégager sa propre vérité et ses choix de vie.
J'aime les anciens; leur sagesse me séduit et m'a permis de me construire.
Les modernes aussi pour certains plus que d'autres.Il me semble que tout a été dit et n'est que reformulé différemment pour être adapté à l'évolution des sociétés.D'ailleurs ils sont les premiers à faire référence aux anciens.
Mais tous disent des choses et livrent des pensées et des réflexions qui les enrichissent et qui m'enrichissent.
Qu'au final j'y adhère ou pas fait ce que je suis .
Ce qui est sûr c'est que je ne pourrais pas m'en passer.
J'ai bien failli quitter twetter après avoir reçu des menaces en Anglais à peine déguisées et cachées derrière un pseudonyme.
Pourtant je suis un calme. A mon âge , je n'ai rien à défendre ni à promouvoir; j'essaie juste d'être moi-même et bien conscient que le monde sauvage dans lequel nous vivons continuera sa vie sans moi.je crois avoir un regard assez lucide sur notre société.
je m'exprime simplement avec mon coeur pour le bien de tous ceux qui veulent bien prendre un peu de leur temps pour lire mes délires.
l'autre soir , j'ai cité sur tweeter une réflexion d'Alain Finkielkraut:"les sentiments et les idées ne se renouvellent, le coeur ne s'agrandit et l'esprit humain ne se développe que par l'action réciproque des hommes les uns sur les autres".
Il ne fait pas partie de ceux que je préfère, mais je ne suis pas d'accord avec ceux qui interprètent ses pensées de façon négative et lui font dire des choses qu'il n'a pas dites ou ne cautionnent pas. 
Mais j'ai trouvé que ce qu'il disait là était intéressant et profond et il en a dit beaucoup d'autres !
l'un de mes abonnés m'a aimablement fait remarquer que je prenais un risque en citant ce philosophe tout en saluant mon "courage". (Qui soit dit en passant enseigne à Polytechnique et participe de ce fait à la formation de nos futurs dirigeants.) Serait-il là s'il était ce que certains disent de lui ?
Je lui ai répondu que j'assumais , d'autant que la réflexion citée était à mes yeux de haute valeur morale.
Je me sens le droit de dire ce que je crois être bien en mettant en valeur ce qui me parait en mesure d'éclairer et faire réfléchir .
Bien sûr les "biens pensants" toujours prêts à donner des leçons ont le droit de le faire . C'est ce qui contribue à la diversité de pensées.
Mais je suis un homme libre et je n'ai pas besoin que l'on me dise ce que je dois penser ; j'écoute et me fais mon opinion. Je trace ma route comme je le souhaite et ce n'est pas facile parfois.
Suis-je le petit mouton noir du troupeau blanc ou le Jonathan le Goéland de mon petit , tout petit monde ? Peut-être , mais cela ne me gêne pas.
-titou-