jeudi 22 mars 2012

l'horloge


je vais te raconter l'histoire de l'horloge .

je te demande : les autres, la plupart des gens, leur arrive–t-il aussi d’avoir des moments de lumière et des moments d’obscurité ?
- je crois bien que oui…… c’est peut être pour cette raison que depuis un instant me trotte dans la tête le souvenir d'un conte que j'ai retrouvé, qui s'intitule :
" l’horloge arrêtée à 7 heures" .
je crois que dans la vie , il y a des périodes qui semblent plus lumineuses que d'autres; tu assimiles plus facilement les connaissances, tu te sens plus éclairé, plus équilibré et même quand ça ne va pas exactement comme tu l'aurais voulu tu essaies de garder une attitude de calme acceptation et du coup tu te sens capable d'affronter les difficultés plus sereinement.
cette histoire  est le monologue d’un personnage qui écrit dans la solitude de sa chambre.
L’horloge arrêtée à 7heures
Sur l’un des murs de ma chambre est accrochée une belle et très vieille horloge qui ne fonctionne pas. Ses aiguilles , arrêtées depuis bien longtemps marquent imperturbablement la même heure :
Sept heures précises.
La plupart du temps , l’horloge n’est qu’une inutile décoration sur un mur vide, blanc. Toutefois, il y a deux moments dans la journée, deux instants fugaces, ou la vieille horloge, tel un phénix, semble renaître de ses cendres.
Lorsque toutes les horloges de la ville, dans leur course folle, marquent 7 heures,et que les coucous et les gongs des autres pendules répètent sept fois leur chant, la vieille horloge de ma chambre paraît reprendre vie.
Deux fois par jour, matin et soir, l’horloge est en parfaite harmonie avec le reste de l’Univers.
Si quelqu’un regardait l’horloge uniquement a ces moments là, il dirait qu’elle marche parfaitement……mais tout de suite après, alors que les autres horloges se taisent et que leurs aiguilles poursuivent leur ronde monotone, ma vieille horloge perd la cadence et reste fidèle à cette heure qui un jour a interrompu sa course.
Et moi, j’aime cette horloge. Et plus je parle d’elle, plus je l’aime, car il me semble que je lui ressemble chaque jour davantage.
Je suis moi aussi arrêté dans un temps. Je suis moi aussi, en quelque sorte, un ornement inutile sur un mur vide.
Mais je profite également d’instants fugaces ou, mystérieusement, vient mon heure.
Dans ces moments,j’ai l’impression de vivre. Tout est clair et le monde devient merveilleux . je peux créer , rêver , voler, dire et sentir plus de choses au cours de ces instants que tout le reste du temps.
Ces conjonctions harmoniques se produisent et se répètent à maintes reprises, telle une séquence inexorable.
La première fois que je l’ai ressenti, j'ai essayé de m’accrocher à cet instant, croyant que je pourrais le faire durer toujours.
Mais il n’en fut rien. Comme mon amie l’horloge, à moi aussi m’échappe le temps des autres.
…passé ces moments , les horloges qui habitent les autres hommes continuent leur ronde, et je retourne à la mort statique de mon train-train, à mon travail , à mes conversations de café, à cette ennuyeuse déambulation que j’ai pris l’habitude d’appeler vie.
Mais je sais que la vie est autre chose.
Je sais que la vie, la vraie vie, est la somme de ces instants qui bien que fugaces, nous permettent de percevoir notre syntonie avec l’Univers.
Presque tout le monde- pauvre monde – croit vivre.
Il n’y a que des instants de plénitude ; ceux qui ne le savent pas, et s’obstinent à vouloir vivre pour toujours, seront condamnés au monde de la grisaille et à la déambulation répétitive du quotidien..
C’est pourquoi je t’aime vieille horloge.
Parce que nous sommes pareils , toi et moi.
Voilà , je t’ai raconté ce conte aujourd’hui pour te montrer une belle métaphore  :
« Peut-être ne vivons nous tous que dans l’harmonie de quelques instants. Peut être maintenant, en cet instant , l’heure de la vraie vie coïncide- t-elle avec ta propre heure?

Si c’est le cas, profites-en, peut-être passera-t-elle…… trop vite. »

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire